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mercredi 6 octobre 2010

Château Smith Haut Lafitte / Pessac Léognan


Le Château Smith Haut Lafitte est l'incarnation d'un business model moderne réussi combiné à un savoir faire et à des techniques marketing efficaces.
Créateur de la marque de cosmétique Caudalie (utilisation des propriétés polyphénoliques du raisin) et de différents établissements alliant complexe hôtelier et bien-être SPA (France, Espagne, USA, Brésil et Turquie), le Château Smith Haut Lafitte reste avant tout un producteur de vins, de vins hautement qualitatifs depuis une révolution entamée depuis 1990, date d'acquisition du château par Daniel et Florence Cathiard (auparavant businessmen confirmés).

Depuis, ils n'ont cessé de faire grimper les vins en qualité, avec une philosophie qui souhaite illustrer le terroir des Graves.
Le domaine inspire profondeur et liberté, les hectares de vigne se dressent fièrement tout autour du château et contribuent à créer une atmosphère apaisante et sensuelle (il faut d'ailleurs traverser quelques dizaines de mètre avant de pouvoir entrer en contact avec les lieux).
On y ressent une vie, une âme, une passion...
La démarche du Château Smith Haut Lafitte se veut "Bio Organique" même si cette notion n'est pas revendiquée au niveau de l'habillage des bouteilles (pas de label, ni de certification).
De ce fait, le labour à cheval a été introduit en 1998 et le compost est fait maison.

La façade qui se présente aux visiteurs est imposante. Quelques détails renvoient vers le passé : cloche pour annoncer sa présence, ancienne voiture d'époque...
Les vendanges sur le merlot battent leurs pleins, le château est animé de vie et de sons, la table de tri à scanner optique est en pleine activité, les équipes sont mobilisées pour quelques longues semaines de travail. On nous annonce que sur les blancs, les vendanges sont achevées.
En traversant le petit couloir de l'entrée où sont épinglés différents articles mettant en scène soit la famille Cathiard, soit les vins du château, nous arrivons devant une magnifique étendue de verdure et de nature... Les jardins surplombent les parcelles de vignes et nous pouvons aussi observer sur notre droite la présence de l'établissement "Les Sources de Caudalie".
Cet océan naturel résonne au sein de ma rétine comme une symphonie royale, je suis imprégné de ce tableau qui me donne envie de prendre racine.


Notre hôtesse nous fais ensuite visiter les installations traditionnelles : cuviers, chais, pour arriver à la salle de dégustation.
Chaque pièce possède sa propre raison d'être et agit sur moi comme un appât. Je suis séduit au fur et à mesure que nous descendons à la conquête de la terre.

Pour réjouir les papilles et récompenser notre écoute attentive, nous avons droit à :
- Smith Haut Lafitte 2007 Rouge,
- Smith Haut Lafitte 2007 Blanc.
Je suis content de terminer sur le blanc car je ne suis pas partisan des règles absolues concernant l'ordre de service des vins. Certains pensent que l'acidité des blancs étant supérieure à celle des rouges (la malolactique n'est pas systématique sur les blancs contrairement aux vins rouges), il convient mieux de les déguster à la fin. D'autres au contraire, préconisent de commencer à servir les blancs en raison de leurs températures généralement plus fraîches et de l'absence de tanins.

De mon point de vue, il n'y a pas de règles figées. Pour moi, cet ordre me convenait très bien et la finale n'en a été que délicieuse.
En effet, l'une des particularités du blanc de Smith Haut Lafitte est qu'il est entièrement fermenté en fûts (50% neuf) avec un élevage sur lies de 12 mois.
Par ailleurs, la vinification est faite en baies entières ce qui implique une fermentation par gravité plus respectueuse du fruit de la terre (les délais sont donc aussi allongés par cette démarche qualitative).


Le nez toasté et boisé du Smith Haut Lafitte rouge reste subtil et sans exagération. Les fruits noirs viennent ensuite en relais. L'arôme de cassis caractéristique du cabernet sauvignon se fond avec des notes empyreumatiques de type café/cacao. En bouche, la structure se révèle et on gagne en complexité. Les tanins solides commencent à montrer un début de fonte. Le fruité est plus délicat à trouver. Encore bien jeune... j'ai hâte de le déguster dans 3/4 ans à nouveau. Il faut aussi prendre mon avis avec parcimonie car il s'agissait de la première dégustation de la journée et comme souvent, il est difficile d'être à l'écoute de ses sens sans benchmark.

L'analyse olfactive du Smith Haut Lafitte blanc a été un choc pour toute l'assemblée. Une intensité spontanée livrant sans retenue des notes de miel, de fruits blancs (pêche) et exotiques, un caractère légèrement végétal propre au sauvignon blanc additionné de touche de vanille et de beurre cuit. Lorsque la première gorgée d'analyse arrive en bouche, je sens la confusion régner dans mon esprit. Une sensation de fraîcheur assortie d'une minéralité rendent l'attaque suave, la densité étonnante du vin emplit mon espace buccal. Cette générosité de corps semblable à une femme qui se livre à son bien-aimé me trouble : impossible pour moi de ne pas évoquer les grands blancs de la Côte de Beaune (Bourgogne). De plus, l'incroyable longueur du vin achève de me convaincre qu'à l'aveugle, je n'aurai pas su identifier le sauvignon blanc (présent à 90%).
Une étonnante découverte.!!!

En conclusion, la visite a été qualitative, à l'image du soin apporté à la vinification des vins. Nous avons pu sentir un réel intérêt de la part de notre interlocuteur à nous conter l'histoire du château et des vins. Pas évident quand on a à reproduire l'exercice plusieurs fois par jour et par semaine...
J'avais déjà dégusté des vins de Smith Haut Lafitte notamment lors du salon de la RVF et je dois dire que cette visite a su confirmé non seulement le rang mérité de Cru Classé de Graves du château mais aussi la réputation au top acclamé par les critiques de vin.

Chapeau bas à la famille Cathiard et beaucoup de succès à venir.




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