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mardi 31 août 2010

Domaine Marcel Deiss - Alsace



Jean-Michel Deiss est pour moi l'archétype du vieux sage doublé d'un charisme captivant. Je l'aurai bien vu maître de conférence ou comme le professeur d'université idéal qui sait intéresser son public par la teneur de propos intéressants.
A la tête du domaine Marcel Deiss dont la réputation n'est ni usurpée, ni à présenter (le dernier numéro 544/Septembre 2010 de la RVF lui dédie un article que je vous invite à lire), Jean-Michel qui est aussi président des Grands Crus d'Alsace, me fait penser à un chevalier croisé.

J'ai eu l'occasion de le rencontrer lors du salon de la RVF et son humanité et ses sens des valeurs m'avait frappé. Plus encore, sa capacité à me captiver et à toucher ma corde sensible via l'emploi de descripteurs et de mots pertinents m'a complètement séduit.
C'est vraiment le genre de "professeur" qui vous inculque de l'apprentissage et qui vous donne l'envie de poursuivre dans ce beau monde des vins & spiritueux.
J'ai eu tellement de respect pour Jean-Michel Deiss que je n'ai pas osé le prendre en photo malgré mes gênes asiatiques de tireur de portraits.
Sa conviction de la biodynamie est un modèle de perfection pour les croyants de cette culture et s'inscrit pleinement dans l'identité de Vinosensia.

Ma visite de la région viticole alsacienne était donc une étape indispensable pour visiter le domaine Marcel Deiss et prolonger mon expérience de la dégustation des bijoux crées par le travail et la réflexion de Jean-Michel Deiss et Marie-Hélène Cristofaro (oenologue).
Notre visite coïncidait avec la période excitante des inventaires (comptage des bouteilles à la mano svp) supervisés par le maître en personne.
Nous avons donc échangé pendant quelques minutes avec Marie-Hélène qui nous a ensuite laissé aux mains du conseiller caviste du domaine. Nous avons eu l'honneur d'être ensuite salué par Jean-Michel qui nous a présenté un court exposé sur la nécessité de sauvegarder le patrimoine viticole alsacien et surtout sur la protection de ses terroirs. Fort de ces données qui vont m'enrichir, nous attaquons la dégustation suivante concentré principalement sur la gamme dite des "Vins de terroirs" (Premiers et Grands Crus) :

- Burlenberg 2005,
- Riesling 2008,
- Engelgarten 2007,
- Langenberg 2007,
- Rotenberg 2007,
- Schoffweg 2004,
- Gruenspiel 2007,
- Altenberg de Bergheim 2002,
- Altenberg de Bergheim 2007,
- Mambourg 2006.


Rien que le fait d'évoquer ces merveilleux terroirs alsaciens me fait saliver et me donne l'envie de faire partager ces bijoux avec mes proches...
Que vous raconter si ce n'est vous dire que les vins du domaine Marcel Deiss; qu'ils soient issus de la gamme des "Vins de Fruits", ou des "Vins de Terroirs", ou encore des "Vins de Temps"; sont à mes yeux des oeuvre d'art qui nous transportent au coeur d'une civilisation et d'une terre riche de diversité et de complexité.
Ces vins ne s'appréhendent pas pour ceux qui seraient trop impatients et qui manqueraient d'écoute. Pour retirer une expérience émotionnelle unique, il faut sincèrement aimer le travail de précision et avoir un bon guide pour ne pas se perdre au sein de la myriade d'arômes qui voyagent à l'extérieur du verre.
L'intensité est plus que surprenante... La signature du terroir et de la philosophie du domaine Marcel Deiss est confirmée après chaque gorgée de dégustation.
Mes sens sont en ébullition, le plaisir de la découverte et le ressenti intérieur est tellement puissant que je virevolte dans les airs de façon inconsciente. J'ai la sensation que le terroir me possède et envahit chaque veine de mon corps.

Si je devais m'étendre sur 3 vins sans vous assommer avec un commentaire qui se veut personnel, je choisirai le Burlenberg, le Rotenberg et l'Altenberg de Bergheim (mais le Mambourg mériterait un article à part de par sa haute qualité).
Ils sont de merveilleux ambassadeurs de la notion de terroir.

Le Burlenberg (issu de terroirs volcaniques) est certainement l'un des vins les plus représentatifs de son nom et des plus surprenants.
Le nez est si puissant que l'intensité qui s'en échappe m'a fait pensé à une cheminée d'un volcan en éruption : des notes de feu de bois et de cendres, un caractère "smoky" bien trempé allié à des arômes de fruits noirs (cassis et mûre pour ma part) cuits presque brûlés. On ressent la densité de la peau des raisins et on y associe immédiatement un athlète en plein effort musculaire. J'y ai senti aussi un côté terre brulée aride mais humide et une finale de céréales torréfiées avec une persistance qui possède le dégustateur.

Le Rotenberg offrait un nez aérien, que j'ai trouvé tout en finesse et en sensualité. Des épices douces planait au dessus d'un voile légèrement mielleux rappelant la générosité des fruits blancs (pomme et poire). C'est un vin qui se veut dynamique et qui insuffle une énergie positive.
Je me sens courir un soir de printemps accompagné par un coucher de soleil. La minéralité s'exprime de manière intense sur la finale.


L'Altenberg de Bergheim possède un micro-climat propice à la surmaturité des raisins voire à la présence de la pourriture noble dû à son exposition plein sud.
Ce grand cru est une merveille et le millésime 2002 que nous avons dégusté offrait un nez d'évolution où les notes de pétrole se mêlaient aux notes de botrytis. L'abricot sec explose au nez avec des notes d'agrumes confits.
Un magnifique équilibre entre sucre et acidité conduisant sur une longueur à n'en plus finir eurent raison de ma conscience.

Comme vous l'aurez dénoté, je ne cite en aucun cas la mention de cépage car les grands vins du domaine Marcel Deiss ont pour désir de s'affranchir du côté variétal des vins et s'attachent davantage à représenter et transcrire la nature des sols.
Pour Vinosensia, il ne fait aucun doute que les vins de ce domaine méritent d'être découverts et appréciés par tout amateur de vin. Bonne dégustation.








Sustainable Policy


Plusieurs termes sont devenus tendances depuis quelques années avec la montée des pays émergents et le développement continu des grandes puissances mondiales.
Je veux parler des notions de "développement durable", "entreprise citoyenne ou socialement responsable" et des "fonds éthiques".

Vinosensia s'inscrit pleinement dans cette optique non pas par effet de mode mais par conviction.
A travers les futures activités quotidiennes de la société, nous souhaitons mettre en oeuvre une politique de développement durable qui se veut simple et non pas trop ambitieuse.
Trop de belles paroles reste des discours non tenus qui constituent plus un argumentaire marketing qu'une réalité.
Nous préférons être de ceux qui en disons peut être moins que d'autres mais qui agissons tous les jours pour réduire les effets néfastes du capitalisme sur notre environnement.


Il faut comprendre que je n'ai rien contre les principes de l'économie moderne puisque Vinosensia reste une société régit par des lois capitalistes avec des actionnaires qui courent après un certain profil de rentabilité.
Cependant, depuis mon enfance, je suis convaincu que l'Homme a un rôle capital à jouer dans la sauvegarde de la Nature. Les enseignements bouddhistes que j'ai reçu et les nombreuses lectures qui ont susciter en moi un certain intérêt sont aujourd'hui vérifiés : les ressources naturelles de notre chère planète bleue s'amenuisent jour après jour.
Le dérèglement climatique le prouve et la fonte des glaciers ajouté au recul de la banquise sont des conséquences directes de notre implication néfaste sur ce présent qui nous sert de planète.

La vie humaine reste courte et je suis pour les plaisirs épicuriens et immédiats mais non pas sans un minimum de précautions.
Nous appliquons à notre conduite professionnelle des principes qui font déjà parti de nos habitudes de vie privée : tri sélectif et constant, utilisation des transports en commun, économie d'énergie et utilisation d'ampoules à basse consommation, économie d'eau (environ 3 mn sous la douche, wc à économie d'eau...).
Ce sont des gestes simples à la portée de toute personne et qui peuvent contribuer à améliorer le futur de la planète. La pensée individualiste est la première entrave pour les grands changements (on a souvent l'impression que notre comportement ne changera rien). Je pense sincèrement qu'il faut essayer plutôt que de contempler ou philosopher.
Agissons plutôt que de penser.


Au delà de ces principes, Vinosensia s'identifie pleinement aux producteurs de vins travaillant selon les principes "Bio" (labellisés ou non) ou de "lutte raisonnée".
Nous essayons de retenir des vins produits selon ces 2 axes non pas par croyance d'une qualité supérieure mais par respect et pour rendre hommage aux vignerons qui prennent des risques économiques considérables par conviction.
Nos verres à dégustation ne sont pas jetés lorsqu'ils doivent être renouvelés mais offert en donation à des particuliers.
L'ensemble de nos bouteilles sont déposés dans des points de collecte de verre.
Pour finir, nous reverserons 5% de nos bénéfices nets envers des associations humanitaires ou d'aide à l'environnement et ce dès notre première année d'activité (si bénéfice il y a).

"Plaisir responsable" me parait être une expression qui a toute sa place au sein de notre société actuelle.

dimanche 15 août 2010

Une journée en Champagne à l'efferverscence contrastée.


La Champagne est une région qui inspire rêve et féerie. Cette terre mythique crée des vins synonymes de bonheur qui marquent les grandes comme les petites occasions.
A ce titre, j'avais donc beaucoup d'espoir concernant ma visite sur le sol champenois. Je pensais que l'émerveillement serait au rendez-vous mais le bilan est plutôt mitigé, en demi-teinte voire fade. Un sentiment d'inachevé plane au sein de mon esprit semblable à une finale empli d'amertume.

La journée débutait à la Maison Bérèche et Fils situé à Ludes (premier cru). Cette maison familiale porte le label "Vigneron Indépendant" et produit dans les 80 000 bouteilles à l'année avec 30 à 40% d'export principalement réparti entre le Japon et les États-Unis. La maison travaille une partie de ses vignes en "bio" (pas de conversion) en privilégiant le travail naturel (labour de la terre, pas de désherbage systématique...).
Nous sommes reçus par Catherine Bérèche qui va s'occuper de nous faire déguster les différentes cuvées produites par la maison. Le caveau de dégustation est agencé avec sobriété et convivialité. L'exercice s'est déroulé autour du bar et nous nous sommes sentis rapidement à l'aise. Nous discutons sur l'Asie et commentons les différents chiffres du marché publiés par le CIVC.

Nous dégustons les cuvées suivantes :
- Brut Réserve,
- Extra Brut Réserve,
- LesBeauxRegards (Blanc de Blancs),
- Les Instants 2004 (première cuvée vinifiée par le fils Raphaël Bérèche),
- Reflet d'Antan,
- Brut Rosé.



Bilan : des champagnes de qualité offrant une belle matière et une belle complexité aromatique. Chaque cuvée possède une personnalité propre et a sa raison d'être. La persistance est intense et le plaisir s'installe en bouche sans détour gorgée après gorgée (rassurez-vous, je recrache de manière responsable). Une belle matière sans trop de lourdeur, une fraîcheur agréable avec un côté crayeux clairement identifiable pour certaines cuvées, de la puissance maitrisée... J'ai été conquis!

Madame Bérèche sait recevoir avec brio et prend soin de ses hôtes. Flûtes et verres changés régulièrement, petites torsades pour éponger les effets de l'alcool, personnalité dynamique... Ce fût la meilleure visite de la journée!

Nous prenons congés et partons sur l'une des communes avoisinantes : Mailly (grand cru). Une visite de la célèbre maison Mailly Grand Cru s'imposait avec évidence. Nous nous garons sur le grand parking visiteurs (le logo CB mis en évidence laisse présager que cette maison connaît le sens du commerce). L'espace dégustation-vente est tape à l'oeil et clinquant, moderne et lumineux. "Cela envoie du lourd" comme on dit chez les jeunes.
Nous pénétrons le bâtiment et faisons un petit tour des lieux. Les différentes cuvées sont parfaitement mise en valeur avec un marketing visuel efficace. Un côté bling-bling "m'as-tu vu" qui plairont à certains (ce ne fût pas mon cas...). Sur le bar, je peux lire : 4€ la flûte de dégustation. Pour ma part, ça fait cher le crachat de champagne...
Nous déambulons dans l'espace pendant 20 bonnes minutes sans qu'aucun employé de Mailly Grand Cru ne daigne nous interpeller pour nous renseigner. Je constate que plusieurs touristes (espagnols notamment) sont entrés dans ce lieu mais reparte aussi vite que venu.
On m'a prévenu par mail d'un problème d'effectif réduit suite aux congés estivaux mais il y a différence entre effectif réduit et "zéro accueil". Les employés discutent au bar sans se soucier des préoccupations des clients.
Il est évident que Mailly Grand Cru est un producteur de champagnes qualitatifs. J'avais eu l'occasion de déguster leur cuvée Les Échansons 1999 et je n'ai aucun doute là dessus. Leur travail est vraiment à saluer.



Cependant, au niveau de l'art de recevoir et de la convivialité, il va falloir repasser. Miser sur le marketing moderne est une chose mais ne participe pas aux valeurs véhiculées par Vinosensia. Une déception à ce niveau car j'avais une exigence assez haute de cette respectueuse maison.

Notre journée se terminera par une visite payante et touristique (en masse) chez G.H Mumm à Reims. Ce fût le pompon de la journée : 20 € pour une visite et une dégustation grand cru. Un employé qui débite une présentation façon "Dvd", une visite des caves chronométrée avec la précision d'une horlogerie suisse, de jolis clichés à prendre néanmoins, un musée intéressant à contempler pour finir sur une dégustation lamentable.
Les flûtes sont inappropriées à l'exercice et beaucoup trop petites. Pour le prix, elles sont remplie goulûment. Je demande un crachoir et on me rétorque qu'il n'y en a pas (beau comportement responsable vis-à-vis de la modération...).



Pour la dégustation grand cru, nous avons droit à :
- G.H Mumm Grand Cru (provenant de 5 parcelles de GC),
- G.H Mumm Brut Rosé.

Rien à dire sur l'intensité du nez pour le Grand Cru offrant une belle longueur en bouche. Puissance et fraîcheur sont au rendez-vous. Un très bon rapport qualité/prix.
A côté, le brut rosé semblait un peu plat et fatigué, peu expressif, en retrait et n'offrant pas le plaisir du bouquet de fruits rouges escomptés.

Pour résumé, évitez d'aller en Champagne au mois d'Août!!! Les effectifs y sont décimés et les grandes Maisons de Marques sont beaucoup trop impersonnelles de mon point de vue. On y va pas pour se faire des amis et pour s'enrichir d'échanges. Privilégier les producteurs travaillant avec passion et à dimension plus modeste mais à la générosité explosive.

Champagne, tu auras droit à un second examen.
Santé!


mercredi 11 août 2010

Domaine Paul Blanck - Alsace


Samedi 31/07/10, 12h00. Après une heure de retard, nous pointons timidement notre nez à travers le grand portail en bois ou se trouve une marionnette d'une cigogne mécanique poussant une bouteille alsacienne. Je tombe sur une jeune fille et m'annonce avec milles excuses de mon retard d'une heure... J'apprend que Philippe BLANCK vient de partir à l'instant avec des clients à la "cave". La demoiselle se prénommant Johanne me propose une initiative : rejoindre Philippe à cet endroit. C'est parti pour une belle aventure émotionnelle.
Après quelques minutes de route, nous nous garons face à un grand "hangar" où se trouve la voiture de Philippe BLANCK. Ce dernier sort justement de la porte d'entrée accompagné de ses clients. Et là, un petit choc visuel s'annonce : je vois un immense bonhomme qui doit faire deux fois ma taille (bon, j'exagère, je suis petit mais pas autant que ça) et deux fois mon tour de taille (pour équilibrer). Je m'inquiète de la réaction... ferme les yeux, prie Bacchus de me protéger... et au final, Philippe décide de nous recevoir et n'hésite pas à me charrier sur mon retard à la "chinoise". Je l'ai bien mérité après tout.
Nous faisons un tour de la "cave" qui recèle les foudres de vieillissement en bois, les cuves inox de fermentation, le stockage des bouteilles (élevage et expédition)...
La température est idéale donc Philippe nous propose de nous servir directement au sein du stock maison pour attaquer la dégustation. Il aurait pu appeler cela un marathon plutôt qu'une simple dégustation...
Il propose avec spontanéité de nous asseoir à l'extérieur afin de profiter du cadre verdoyant ce qui est plutôt une proposition séduisante.



Nous voila installé sur un banc en bois, avec une table qui va servir de podium pour le défilé des belles alsaciennes. Pour résumé car vous risqueriez de vous endormir, 21 vins dégustés répartis de la façon suivante :
- les 5 vins de la gamme "Les Classiques",
- les 4 vins de la gamme "Les Crus" dans les "Vins de Terroirs",
- 10 Grands Crus dont une mini verticale de Schlossberg en Riesling et un Mambourg Gewurztraminer 2007 exceptionnel qui donne toute la signification de la notion de terroir. Sur ce vin, le cépage n'existe plus et n'a même pas besoin d'être mentionné. Un vin aérien, avec une finesse olfactive et gustative offrant un nez épicé (girofle notamment) et desservi par une longueur diabolique.
- 1 vin de la gamme "Les Nectars".



Je ne m'attarderai pas tellement sur l'histoire familiale du domaine mais plutôt sur les personnes qui font le vin. Au delà d'être des vins de gastronomie présents sur de grandes tables mondiales, les vins du domaine Paul BLANCK sont des messages délivrés par son vinificateur, Frédéric BLANCK. Ils possèdent une âme et une poésie semblable à celle qu'on peut trouver dans des tableaux.

Par ailleurs, Philippe BLANCK est à l'image du domaine et incarne la générosité. C'est même un monstre de convivialité, de simplicité et de flexibilité. Ce personnage est simplement charismatique de par sa gentillesse exceptionnelle.
J'ai adoré le clin d'oeil non voulu de Philippe (il portait un t-shirt façon "Mao") et je le remercie sincèrement pour ce merveilleux souvenir de dégustation.


Château Lynch Bages / Pauillac


Dimanche 11/07/10, 11:00 AM. Château Lynch-Bages (5e Grand Cru Classé).

Nous pénétrons à l'intérieur de la réception où se trouve un panneau affichant les visites de la journée (je suis rassuré d'y voir mon nom).
Après une courte attente, nous sommes reçus par Hélène PUTEAUX du service des visites. D'un premier abord plutôt sec et droit (semblable à un riesling alsacien ^^), elle nous présente l'histoire du domaine en nous relatant les faits sur la famille LYNCH puis la célèbre famille CAZES. Les anecdotes sont nombreuses et je vois ses yeux s'animer et pétiller de la même flamme que la mienne : celle de la passion.

Nous parlons dans les vignes, puis nous commençons un tour des lieux. Il est clair que Jean-Michel CAZES affectionne l'art et le bon vin car au delà d'avoir contribué à la naissance de la branche Axa Millésimes, ce dernier possède aujourd'hui différentes propriétés viticoles (Villa Bel-Air dans les Graves, Ostal Cazes en Languedoc et Domaine Sénechaux à Châteauneuf-du-Pape). J'applaudis aussi l'effort de vie qu'il a redonné au village Bages.

Au fur et à mesure des pas, nous saisissons à quel point le Château Lynch-Bages est davantage un musée qu'une simple propriété viticole. Les yeux sont intrigués par nombres d'oeuvres artistiques. L'étage supérieur est une véritable reconstitution temporelle des étapes de production du vin dans le passé (réception des vendanges, pressurage...).


Nous traversons les différents chais avant de rejoindre la salle de dégustation. L'exercice se fait sur la détente et les rires, conduit de main de maître par une charmante employée de Lynch-Bages en reconversion dans le monde du vin. Le degré de connaissance de la propriété et le franc parler d'Hélène apporte une certaine fraîcheur à ce moment surtout par temps estival.

- Haut-Bages Averous, Rouge 2001 (second vin),
- Lynch-Bages, Rouge 2001,
- Lynch-Bages, Rouge 2009,
- Blanc de Lynch-Bages, Blanc 2007.


Pour ne pas me perdre dans un commentaire de dégustation qui intéressera peu de monde et parce que je ne suis pas critique en vin, ni journaliste... je vais simplement parler d'une belle découverte concernant le Blanc de Lynch-Bages. Une réelle complexité pour cette appellation générique avec un nez végétal et de fruits blancs. Des arômes de résine de pin avec des notes pétrolières rappelant les riesling évolués. Sincèrement atypique par rapport à la signature classique d'un Bordeaux Blanc mais d'une grande fraîcheur et d'une vivacité séduisante.
Une conclusion qui est en harmonie avec la qualité de la visite. Une adresse qui vaut le détour à ceux qui ne raisonnent pas que par rapport à un classement...

http://www.lynchbages.com

Domaine du Grand Tinel / Châteauneuf-du-Pape


25/06/2010, 2:00 PM. Arrivée au Domaine familial de la famille JEUNE à Châteauneuf-du-Pape. Nous sommes reçus par Isabelle JEUNE qui a été une de mes anciennes collègues au temps où nous travaillions pour BNP PARIBAS ASSURANCE.
Comme quoi, beaucoup de gens se reconvertissent ou faut-il croire qu'il existe une certaine complémentarité entre le monde des institutions financières et le monde du vin (Axa Millésimes par exemple).

Je n'ai jamais eu l'occasion de beaucoup discuter avec Isabelle au sein du cadre "corporate" et je n'ai appris à la connaître humainement qu'en pénétrant le monde viti-vinicole. Une fois de plus, cette affirmation comme quoi le vin rapproche les gens est loin d'être une invention saugrenue...

Revenons à nos moutons... Le domaine est d'une modernité indiscutable et inspire convivialité. La visite débute par le cuvier où se côtoient cuves bois et cuves inox de différentes contenances. Le domaine utilise aussi un cuvier béton avec revêtement en epoxy (56 ha de vignes sur la partie Châteauneuf).
Nous poursuivons par la visite des chais (vieillissement/stockage et élevage) qui présentent des foudres en bois, des cuves inox et des barriques avant de déboucher sur la cave privée du domaine.


La visite se termine par l'occupation du nouvel espace dégustation où nous attaquons les choses sérieuses (je passe l'étape des installations d'embouteillage et d'étiquetage).
Avec gourmandise et amitié, nous dégustons les vins suivants :
- Châteauneuf-du-Pape, Blanc 2008
- Châteauneuf-du-Pape, Blanc 2002
- Côte du Rhône, Rouge 2008
- Châteauneuf-du-Pape, Rouge 2007
- Châteauneuf-du-Pape, Rouge 2006
- Châteauneuf-du-Pape / Cuvée Prestige Alexis Establet, Rouge 2003

Dans l'ensemble, bonne rigueur malgré la variation de millésime. Les vins sont représentatifs de leurs appellations et n'offrent pas de déception.
La cuvée Alexis Establet développait déjà énormément d'arômes tertiaires (gibier, cuir et sous bois). Un vin trapu offrant un compromis entre puissance et générosité.

Nous discutons tranquillement pendant que le sablier du temps s'écoule.
La fin de journée approche et je quitte le domaine en lançant une invitation à Isabelle pour une visite à Shanghai dans un futur proche.
Bonne continuation pour la suite!


http://www.domainegrandtinel.com