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jeudi 21 octobre 2010

Polémique tarifaire sur les primeurs 2009...



Les professionnels, amateurs et consommateurs de vins ont tous eu vent des tarifs en primeur proposés sur le dernier millésime 2009, considéré comme peut être le meilleur élève de la décennie.
Beaucoup d'encre a coulé à la fois sur les sphères médiatiques d'internet (forums, blogs, sites...) et sur les magazines spécialisés.

En matière de propagande et de communication, tout ce bruit et cette révolte sont-ils justifiés?
Finalement, quelle est la proportion des particuliers en France qui a pu s'offrir déjà les excellents millésimes qu'ont été 2005 et 2002 voire 2000 (pour la région du bordelais au niveau des supers seconds et des premiers crus classés)? Sur une région où l'effet millésime est moins médiatisé comme la Bourgogne, qui se targue de pouvoir acheter régulièrement des vins estampillés DRC (Domaine de la Romanée Conti)?

Pour moi, la question principale serait plutôt : quel prix chaque individu est-il disposé à payer pour se procurer des émotions sensorielles intenses, uniques, grandioses...?

La notion de millésime est en soi déjà une indication de rareté. Elle délimite un espace temps issu d'une récolte bien déterminée à périodicité annuelle; récolte elle même variable et unique selon la notion de terroir.
Le prix à payer pour goûter certains trésors est certainement astronomique pour le commun des mortels.
On a beaucoup accusé le marché chinois et la montée des nouveaux riches multimillionnaires prêt à s'offrir les plus grandes étiquettes françaises concernant cette flambée des prix.
Peu importe la raison et où se trouve la vérité, les châteaux et les propriétés ont su tirer profit de cet engouement.

Peut-on reprocher, dans une économie globalisée, à une entreprise de démultiplier ses marges à partir du moment où la demande existe?
Comment justifier un prix sur un produit dont les standards de qualité et d'appréciation restent en partie subjectifs puisque lié au goût de chacun?
L'achat d'une grande bouteille est souvent conditionné avec la notion de plaisir et de goût, du moins "in fine". En effet, quel que soit le circuit et le lieu retenu, le vin est destiné à être bu par les Hommes. Les professionnels du vin et les amateurs éclairés ont un bagage théorique et technique qui permet de juger la qualité d'un vin selon des critères définis (complexité du bouquet, capacité de garde, longueur en bouche, équilibre et harmonie entre les différentes composantes...) mais l'acte d'achat est généralement lié à l'envie de se faire plaisir ou de faire plaisir aux autres (au restaurant, chez un caviste pour un dîner entre amis, en tant que cadeau...).


A quel prix peut on définir le plaisir personnel? Je n'en ai pas la réponse et pour ma part, je dois avouer que mon immersion dans le monde du vin m'a permit de déguster de somptueux vins qui font la renommée du vignoble français.
Certes, je le reconnais tous les jours, il y a de grandes chances pour que ces bouteilles légendaires et ces millésimes anthologiques si souvent cités dans les ouvrages spécialisés (eux-mêmes étant conditionnés à des packaging extrêmement haut de gamme) ne restent que des mythes et des contes de fées pour mon existence.
Je continuerai à caresser de loin l'idée de pouvoir imaginer ce que pourrait me procurer quelques gouttes de Romanée Conti, Pétrus, Yquem, Cheval Blanc et Ausone, Pingus, Sassicaia, Vega Sicilia...

Pour autant, suis-je choqué et perturbé au point de ne plus en trouver le sommeil? Est il normal de rêver devant des voitures de luxe italienne, allemande ou anglaise tout en se révoltant sur le prix élitiste de ces super cars à production limitée?

Je crois que la politique de prix à la hausse des propriétés sur le millésime 2009 n'est pas une mauvaise chose du moment qu'il y a toujours preneur.
J'y vois 2 avantages :
- cela ouvre des portes de marché à nombre de domaines proposant d'excellents vins avec un rapport qualité/prix indéniable, notamment les fameux crus bourgeois (Sociando Mallet, Les Ormes de Pez, Meyney, Chasse-Spleen, Poujeaux, Siran... pour une citation non exhaustive),
- les souvenirs et les sensations lors de dégustations de ces "Grands Vins" en sont décuplés et rendent ces moments uniques et gravés en soi.
Il est important de garder en tête qu'il existe un marché alternatif énorme qui justifie d'ailleurs le succès des "wine club" outre mer.

Comparer et étudier sans cesse les évolution de prix des vins entre différentes années revient au même que de comparer la flambée des prix de la baguette ou des céréales.
Pourtant, je ne vois pas les bonnes boulangeries désemplir, ni les français manquer de pain.
Je comprend la défense des intérêts des consommateurs mais je trouve que les médias prennent parfois un malin plaisir à s'acharner sur des bouc émissaires bien désignés.
Dans une logique d'économie de marché, y'a t-il une règle plus fondamentale que celle de l'offre et de la demande?

De plus, n'oublions pas qu'en France, nous avons la chance de pouvoir accéder à certains domaines prestigieux qui n'oublient pas la clientèle de particuliers et d'amateurs passionnés ou curieux. De plus, les manifestations et salons permettant de mettre à jour les seigneurs de la qualité font légions dans l'hexagone.

Je garde encore en mémoire les dégustations de la Grande Rue du domaine François Lamarche, Lafite Rothschild, Latour, Mouton Rothschild, Cos d'Estournel, Palmer...
C'est un élément de ma richesse intérieure et l'une des plus belles façons pour moi de m'évader quand j'en ai envie.

Un cadeau éternel qui n'a pas de prix à mes yeux.

vendredi 15 octobre 2010

Domaine de l'Agapé - Alsace


Le Domaine de l'Agapé est un domaine qui permet de comprendre que derrière les vins d'une propriété se trouve parfois des hommes talentueux qui apportent une belle touche de fraîcheur et de jeunesse dans le vaste monde des vignerons et producteurs de vins.
Situé à Riquewihr et détenu par Vincent Sipp, le Domaine de l'Agapé produit 3 grands crus répartis sur les communes de Riquewihr, Hunawihr et Ribeauvillé. Attention, pas de lien direct avec le Domaine Louis Sipp à Ribeauvillé.

J'ai rencontré Vincent au salon du vigneron indépendant et ce qui m'avait frappé était son relationnel facile et convivial. J'ai tout de suite pensé qu'il était un bon représentant du terroir alsacien. Humour, gentillesse, disponibilité et simplicité sont des descripteurs qui lui conviennent bien. Vincent est un vigneron qui sait se mettre à jour et comprendre le marché.
Les étiquettes de ses vins s'inscrivent dans des tons pastels qui inspirent une certaine démarche zen et raisonnée. Je le compare souvent à une estampe d'Asie qui évoquerait les paysages des films de cape et d'épée... Un code couleur permet de distinguer ses vins parmi 3 catégories :
- les habituels vins de cépages en jaune cassé,
- les grands crus de couleur parme (très tendance au niveau mode),
- les vins de type VT (vendanges tardives) et SGN (sélection de grains nobles) en couleur orange, rappelant le côté confit des fruits allié à la force du soleil.


En venant le voir directement à sa propriété afin de m'imprégner des lieux où il évolue au quotidien, je dois avouer que son accueil fut exemplaire.
Vincent Sipp sait recevoir et ne compte pas son temps. Il aime partager et échanger avec ses clients et fait preuve d'une finesse d'esprit et d'un sens de l'humour assez pointu. On sens que la personnalité d'un businessman sommeille en lui ce qui est une bonne chose.
Après avoir fait le tour de la propriété, nous avons surtout concentrer notre temps sur la dégustation de ses progénitures.

Et je le dis avec fierté d'avoir grandi dans cette région, les alsaciens ne sont pas avares en proposition de vins à déguster. Ici, avec Vincent, pas moins de 24 vins dégustés.
Je vais vous épargner une énumération sans fin et simplement vous dire que le rapport qualité-prix est exemplaire là aussi.
Les verticales effectuées sur les GC Osterberg en Riesling et Pinot Gris m'ont laissé un beau souvenir de même que pour le GC Rosacker (Riesling).

Les vins sont pour la plupart à l'image du personnage : tantôt simples et francs, tantôt complexes et structurés, parfois atypique mais toujours une droiture et une expression variétale ou de terroir représentatif d'un standard de qualité.
On en a pour son argent et on prend plaisir à comprendre et discuter des enjeux à venir, de l'ouverture vers les marchés asiatiques, de la nécessité de respecter l'humain qui travaille au coeur de la vigne...
Ici, pas de label Bio ouvertement affiché mais un respect pour l'environnement et une lutte biologique employée.


Je pense qu'un bel avenir s'offre à ce Domaine qui fait partie des valeurs montantes en Alsace.
A suivre de près!!!



La dégustation revue et corrigée par Vinosensia...


L'un des coeurs de métier de Vinosensia reste l'animation de soirées dégustation. J'appelle cela volontairement une soirée dégustation plutôt qu'un cours car je ne suis pas un professeur et même si le vin est une grande source de mystère et parfois de complexités, il faut qu'il procure avant tout du plaisir à ceux qui désirent franchir la porte de cet univers.

Bien entendu, la base de la découverte de la dégustation du vin reste l'approche par les sens (la vue, l'odorat, le goût mais aussi le toucher) et en aucun cas, cela signifie que nous cherchons à faire l'impasse au niveau de ces bases mais nous apportons un élément de différence qui ne se résume pas qu'à de la technicité et de la théorie. C'est pourquoi dans notre approche du vin, nous aimons pousser le plaisir des clients jusqu'au bout avec une approche pratique des accords mets et vins.

En effet, bien souvent, de nombreux vins complexes (notamment les rouges) ou les vins dits de gastronomie sont fait pour accompagner un met, le sublimer ou le révéler et vice-versa.
L'alchimie qui résulte d'un bon accord mets et vins correspond à une somme d'interactions liés à la nature des aliments et des ingrédients, leurs structures, leur capacité à se modifier selon le mode de cuisson retenu, la durée de cuisson, la sauce employée et le type d'accompagnement. Je ne sais pas si on pourrait qualifier les accords mets et vins en tant que science mais les possibilités sont infinies en fonction des propres goûts de chacun.
L'une des réponses apportée à cet exercice d'accord est l'art de la sommellerie. C'est une des raisons pour laquelle la plupart des grands restaurants étoilés possède toujours une magnifique carte des vins et un sommelier attitré qui sait conseiller le client sans le pousser à une optique de consommation pure.


Les cours de dégustation classiques parlent constamment des types de plats auxquels peuvent être associés le ou les vins dégustés. Je suis parti du constat qu'il apparaît frustrant pour un amateur qui cherche à comprendre les mystères du vin de ne pouvoir allier pratique et théorie. La plupart du temps, ce qu'on emmagasine en écoutant ne sera pas toujours reproduit. De plus, un cours de dégustation présente souvent un nombre moyen de 5 à 6 vins avec une combinaison entre vins blancs et rouges.
Difficile en rentrant chez soi de pouvoir mettre une sensation sur des accords mets et vins en les expérimentant lors d'un repas unique.

Aussi, je suis sorti délibérément d'un raisonnement purement économique et Vinosensia s'efforce de fournir, aussi bien aux novices qu'aux passionnés, des débuts de réponses concernant cette alliance entre breuvages et plats.
Fils de chef cuistot et amoureux de la bonne cuisine sous toutes ses latitudes, j'ai passé beaucoup d'années à expérimenter des recettes et à cuisiner pour mes proches.
Aujourd'hui, ce maigre bagage est mis à contribution pour le plaisir de nos clients. Pour renforcer la qualité de notre prestation, nous sommes en train de mettre en place des partenariats avec divers restaurants (le Cristal à Shanghai notamment) afin de permettre aux curieux, amoureux, passionnés du vin de comprendre la notion d'équilibre et de complémentarité entre un vin et une cuisine.


Ce côté "produit" inclus dans le package d'une soirée dégustation est un moyen d'en avoir pour son argent et d'échanger non pas seulement sur le vin mais aussi sur la cuisine, ses propres goûts... Le vin est un outil et un moyen d'ouvrir son regard sur d'autres mondes qui sont intimement liés au fruit du raisin.
Le consommateur sera toujours plus satisfait avec un estomac un peu plus rempli.

En ayant fait des sessions tests à mon ancien domicile, je me suis même souvent aperçu que la soirée dégustation perdurait dans le temps et s'apparentait à un dîner entre amis où les échanges sur tout type de sujet étaient les bienvenus.
Voilà la signature de Vinosensia et l'une des façons dont je conçois l'apprentissage du vin.
La nourriture est l'une des manières les plus douces et les plus pédagogues pour séduire les personnes qui ne seraient pas intéressés par le vin. Mais trêve de mots, rien ne vaut l'expérimentation!

Alors, à vos fourneaux et faites vous plaisir en expérimentant vous même vos propres idées d'association.
Même en commettant des impairs, cela reste le meilleur moyen pour retenir et apprendre.
Tout n'est finalement qu'une histoire de goût.


mercredi 6 octobre 2010

Château Smith Haut Lafitte / Pessac Léognan


Le Château Smith Haut Lafitte est l'incarnation d'un business model moderne réussi combiné à un savoir faire et à des techniques marketing efficaces.
Créateur de la marque de cosmétique Caudalie (utilisation des propriétés polyphénoliques du raisin) et de différents établissements alliant complexe hôtelier et bien-être SPA (France, Espagne, USA, Brésil et Turquie), le Château Smith Haut Lafitte reste avant tout un producteur de vins, de vins hautement qualitatifs depuis une révolution entamée depuis 1990, date d'acquisition du château par Daniel et Florence Cathiard (auparavant businessmen confirmés).

Depuis, ils n'ont cessé de faire grimper les vins en qualité, avec une philosophie qui souhaite illustrer le terroir des Graves.
Le domaine inspire profondeur et liberté, les hectares de vigne se dressent fièrement tout autour du château et contribuent à créer une atmosphère apaisante et sensuelle (il faut d'ailleurs traverser quelques dizaines de mètre avant de pouvoir entrer en contact avec les lieux).
On y ressent une vie, une âme, une passion...
La démarche du Château Smith Haut Lafitte se veut "Bio Organique" même si cette notion n'est pas revendiquée au niveau de l'habillage des bouteilles (pas de label, ni de certification).
De ce fait, le labour à cheval a été introduit en 1998 et le compost est fait maison.

La façade qui se présente aux visiteurs est imposante. Quelques détails renvoient vers le passé : cloche pour annoncer sa présence, ancienne voiture d'époque...
Les vendanges sur le merlot battent leurs pleins, le château est animé de vie et de sons, la table de tri à scanner optique est en pleine activité, les équipes sont mobilisées pour quelques longues semaines de travail. On nous annonce que sur les blancs, les vendanges sont achevées.
En traversant le petit couloir de l'entrée où sont épinglés différents articles mettant en scène soit la famille Cathiard, soit les vins du château, nous arrivons devant une magnifique étendue de verdure et de nature... Les jardins surplombent les parcelles de vignes et nous pouvons aussi observer sur notre droite la présence de l'établissement "Les Sources de Caudalie".
Cet océan naturel résonne au sein de ma rétine comme une symphonie royale, je suis imprégné de ce tableau qui me donne envie de prendre racine.


Notre hôtesse nous fais ensuite visiter les installations traditionnelles : cuviers, chais, pour arriver à la salle de dégustation.
Chaque pièce possède sa propre raison d'être et agit sur moi comme un appât. Je suis séduit au fur et à mesure que nous descendons à la conquête de la terre.

Pour réjouir les papilles et récompenser notre écoute attentive, nous avons droit à :
- Smith Haut Lafitte 2007 Rouge,
- Smith Haut Lafitte 2007 Blanc.
Je suis content de terminer sur le blanc car je ne suis pas partisan des règles absolues concernant l'ordre de service des vins. Certains pensent que l'acidité des blancs étant supérieure à celle des rouges (la malolactique n'est pas systématique sur les blancs contrairement aux vins rouges), il convient mieux de les déguster à la fin. D'autres au contraire, préconisent de commencer à servir les blancs en raison de leurs températures généralement plus fraîches et de l'absence de tanins.

De mon point de vue, il n'y a pas de règles figées. Pour moi, cet ordre me convenait très bien et la finale n'en a été que délicieuse.
En effet, l'une des particularités du blanc de Smith Haut Lafitte est qu'il est entièrement fermenté en fûts (50% neuf) avec un élevage sur lies de 12 mois.
Par ailleurs, la vinification est faite en baies entières ce qui implique une fermentation par gravité plus respectueuse du fruit de la terre (les délais sont donc aussi allongés par cette démarche qualitative).


Le nez toasté et boisé du Smith Haut Lafitte rouge reste subtil et sans exagération. Les fruits noirs viennent ensuite en relais. L'arôme de cassis caractéristique du cabernet sauvignon se fond avec des notes empyreumatiques de type café/cacao. En bouche, la structure se révèle et on gagne en complexité. Les tanins solides commencent à montrer un début de fonte. Le fruité est plus délicat à trouver. Encore bien jeune... j'ai hâte de le déguster dans 3/4 ans à nouveau. Il faut aussi prendre mon avis avec parcimonie car il s'agissait de la première dégustation de la journée et comme souvent, il est difficile d'être à l'écoute de ses sens sans benchmark.

L'analyse olfactive du Smith Haut Lafitte blanc a été un choc pour toute l'assemblée. Une intensité spontanée livrant sans retenue des notes de miel, de fruits blancs (pêche) et exotiques, un caractère légèrement végétal propre au sauvignon blanc additionné de touche de vanille et de beurre cuit. Lorsque la première gorgée d'analyse arrive en bouche, je sens la confusion régner dans mon esprit. Une sensation de fraîcheur assortie d'une minéralité rendent l'attaque suave, la densité étonnante du vin emplit mon espace buccal. Cette générosité de corps semblable à une femme qui se livre à son bien-aimé me trouble : impossible pour moi de ne pas évoquer les grands blancs de la Côte de Beaune (Bourgogne). De plus, l'incroyable longueur du vin achève de me convaincre qu'à l'aveugle, je n'aurai pas su identifier le sauvignon blanc (présent à 90%).
Une étonnante découverte.!!!

En conclusion, la visite a été qualitative, à l'image du soin apporté à la vinification des vins. Nous avons pu sentir un réel intérêt de la part de notre interlocuteur à nous conter l'histoire du château et des vins. Pas évident quand on a à reproduire l'exercice plusieurs fois par jour et par semaine...
J'avais déjà dégusté des vins de Smith Haut Lafitte notamment lors du salon de la RVF et je dois dire que cette visite a su confirmé non seulement le rang mérité de Cru Classé de Graves du château mais aussi la réputation au top acclamé par les critiques de vin.

Chapeau bas à la famille Cathiard et beaucoup de succès à venir.




Château Lafite Rothschild / Pauillac


Pour poursuivre au niveau des légendes et des mythes du Médoc, je vais présenter ici le majestueux Château Lafite Rothschild, 1er Cru Classé en 1855.
Sans faire un petit cours historique de cette illustre propriété médocaine, le Château Lafite a été acquis en 1868 par le Baron James de Rothschild, date à partir de laquelle la famille Rothschild a opéré un certain nombre de changements tant technique que stratégique (acquisition de nouvelles propriétés).
Le logo des "Domaines Barons de Rothschild" comporte 5 flèches symbolisant les 5 frères issus de la cinquième génération de cette famille: David, Edouard, Eric, Nathaniel et Benjamin.

La surface du vignoble s'étend sur 180 ha et les cépages sont composés de la façon suivante:
- 70% de Cabernet Sauvignon,
- 25% de Merlot,
- 3% de Cabernet France,
- 2% de Petit Verdot.
Le Château Lafite Rothschild possède une dérogation car 4ha de vignes se trouvent au niveau de St-Estèphe.

La propriété fait partie de ces domaines qui peuvent se targuer d'avoir leur propre tonnellerie ce qui permet une maîtrise précise de la chauffe désirée et de l'influence des fûts sur le vin.



Le chai circulaire de la propriété constitue l'une des" attractions" majeure du site. Il vaut vraiment le déplacement à lui seul et est simplement de toute beauté.
Il m'évoque les anciens théâtres grecs.
Quelques évènements artistiques ont d'ailleurs eu lieu au sein de ce chai...


L'ensemble du site possède cet équilibre entre modestie et grandeur naturelle avec "point trop n'en faut" d'artifices.
C'est avant tout l'atmosphère qui se dégage de ce lieu chargé d'histoire qui reste prenante. Après tout, nous foulons le sol où est produit l'un des plus grands vins de France et que le monde nous envie.

Le second vin de la propriété est le réputé "Carruades de Lafite".
On pourrait considérer un 3e vin issu des cuvées n'ayant pu entrer dans la composition du vin principal ou du second et qui est baptisé "Légende R".

Au niveau de la dégustation, nous avons eu droit au millésime 1995 qui m'a profondément bouleversé de par sa qualité.
Le nez était intensément expressif, relevant des arômes tertiaire de cuir, truffe et de sous bois, le tout pondéré par des notes de violette et d'amande qui sont apparemment la caractéristique olfactive de tous les millésimes de Lafite.
Les tanins se sont révélés soyeux et les arômes de fruits noirs, de cèdre et de champignon m'ont vraiment impressionnés, créant un petit décalage avec l'analyse olfactive.
La longueur diabolique du vin dégusté a littéralement possédé et envahit ma cavité buccale pendant de longues minutes... Il me suffit encore de repenser à ce moment pour saliver...


Bref, le meilleur ambassadeur de Lafite reste la visite de ces lieux qui rendront amoureux de Pauillac n'importe quel amateur de vins. Du grand Art!!!

mardi 5 octobre 2010

Château Latour / Pauillac


Le Château Latour bénéficie d'une place privilégiée en tant que Premier Cru Classé du classement de 1855. La qualité de ses vins et la politique du château à ne pas faire de marketing et de communication à outrance le rend comme secret. Un mystère que j'ai eu la chance de percer à deux reprises notamment le jour de mon anniversaire.
Les visites sont limitées par quota annuel et la propriété n'ouvre pas ses portes au premier venu, gage de qualité du travail et respect vis à vis de Sonia Guerlou, responsable de l'accueil visiteurs.

La propriété est située juste à l'entrée de la commune de Pauillac (sur la droite si l'on vient de Saint-Julien-Beychevelle). La première fois que nous avions visité le Château, nous avions pris l'entrée livraison ce qui nous a permis de traverser les vignes après ouverture de la barrière électrique.
En pénétrant les lieux, le symbole de Latour apparaît tout de suite comme un élément majestueux ayant toute sa place au sein des 47 ha de vignes détenues sur un bloc (80 ha au total pour les 3 vins de la propriété).

Nous avons droit à une projection vidéo d'un film relatant l'âme humaine et l'histoire du Château et de ses Hommes qui y travaillent au quotidien (environ 65 employés) ou ponctuellement pour les vendanges.
Le film est envoûtant, les images splendides, l'ambiance décrite est contagieuse et tout ce qui est capté par le sens de la vue se suffit à lui même.
Une véritable poésie qui transporte d'emblée le visiteur dans un monde de hauteur et de prestige afin de préparer la visite des lieux plus en détail.


Les installations de la propriété sont plutôt modernes et clinquantes. On sent que la technologie y est ici employée pour contrôler et augmenter la recherche qualitative.
Le cuvier inox est magnifique et d'une propreté irréprochable (66 cuviers d'une contenance variant de 12hl à 160hl), les chais sont imposants et majestueux (12 tonneliers différents), le personnel est agréable et professionnel.
La collection privée du Château se situe en sous-sol dans un lieu rénové et éblouissant. Nous pouvons même observer la chaîne d'embouteillage, d’étiquetage et de préparation des commandes. Chaque bouteille du Château Latour est précieusement entouré dans une fine feuille calque avant de rejoindre les caisses bois.


L'exercice de dégustation se dévoile enfin pour conclure de la plus belle manière qu'il soit.
Lors de la première visite, nous avions eu droit aux vins suivants :
- Pauillac 2006 (vin de plaisir avec 5% de barriques neuves, assez gouramnd et de légères notes épicées),
- Les Forts de Latour 2005 (second vin offrant un bouquet assez fin et reflet d'une année de générosité solaire, nez intense de fruits noirs et de violette, boisé encore présent et pas entièrement intégré),
- Château Latour 2004 (intensité olfactive au premiez nez et après aération, notes toastés et de torréfaction, arômes de cassis et de mûres, belle concentration. Un vin structuré avec une longueur étonnante qui prolonge le plaisir de la dégustation. De belles années encore à attendre en fonction des goûts de chacun).


Je tiens à signaler que le Château Latour est sûrement l'un des rares châteaux à proposer un exercice de dégustation digne de ce nom. Une belle manière d'explorer le monde sensoriel offert par les vins de la propriété. A savoir que 14 ha sont notamment cultivés en biodynamie.
Pour mon anniversaire, nous avons eu droit à une dégustation mémorable :
- Pauillac 2009,
- Les Forts de Latour 2009,
- Château Latour 2009,
- Les Forts de Latour 2007,
- Château Latour 2002.

Le millésime 2009 offre un côté friand, séducteur et hypnotique à tel point qu'on en ressens l'illusion de le penser bon à boire.
La longueur exceptionnelle du Château Latour nous transporte dans une émotion unique et contenue. Une vague de plaisir s'installe en moi et la sensation que se moment restera gravé en moi est née.
Je remercie chaleureusement Sonia Guerlou pour sa gentillesse, sa qualité d'accueil et sa générosité. Elle a su apporté beaucoup de fraîcheur et de dynamisme bienveillant à la visite.

Un seul mot d'ordre : Fantastique!

www.chateau-latour.fr/

samedi 2 octobre 2010

Château Pontet-Canet / Pauillac

Dimanche 11.07.2010

Après avoir tourné pendant 15 minutes dans Pauillac armé de mon GPS, nous avons enfin pu atteindre le château. L’entrée majestueuse et grandiose accueille les visiteurs le long d’un chemin de graviers. Une fois garé, notre guide (Virginie) pour la visite des lieux nous accueille avec un dynamisme non contenu que je trouve agréable.

Nous prenons place à bord du « club car » du château pour une petite visite des vignes. Nous avons droit à différents discours (introduction à l’histoire du château et de la famille Tesseron, travail en byodynamie, anecdotes…) effectué à l’arrêt. Le paysage est magnifique et le véhicule de courtoisie nous offre une vue imprenable et royale sur l’estuaire de la gironde et sur l’environnement verdoyant de la propriété.Une fois la promenade terminée, nous pénétrons à l’intérieur du premier cuvier traditionnel (en bois) puis nous enchaînons sur l’exercice de dégustation. Au programme : Pontet-Canet 2009.

Nous poursuivons par la visite du second cuvier construit sur demande (celui-ci en ciment mais à forme tronconique sans revêtement époxy) avant d’arriver au sein du premier chai. Un autre chai situé sous la terre s’offre à nous. Nous sommes immédiatement happés par l’atmosphère chargée d’histoire et d’authenticité. Notre odorat est tout de suite stimulé par la présence de champignons et de moisissures (signe de qualité au niveau des conditions de stockage du vin). Au fond du second chai se trouve la collection privée de la famille Tesseron. Cela constitue la fin de la visite.

Mon premier sentiment fût de reconnaître le travail assez novateur en biodynamie du château (labour de la terre avec 4 chevaux notamment) et la qualité apportée à la viticulture. On sent un contraste entre tradition et modernité, nature et innovation. Ceci est le reflet de la double gestion du château effectuée par M. Tesseron (60 ans) et sa fille Mélanie (30 ans). La dégustation de l’échantillon de 2009 fût intéressante mais j’ai considéré le vin vraiment comme naissant donc difficile à appréhender pour moi.

En retournant au Château Pontet-Canet le Dimanche 26 Septembre 2010 en compagnie de clients de Singapour, la dégustation du millésime 2009 (toujours en barrique actuellement) s’est avérée l’une des plus belles révélations. Le bouquet puissant et intense laissait place à une explosion de fruits noirs. Des notes suaves de cassis et de mûres avec un boisé fondu et des tannins solides mais harmonieux laisse présager un beau vin. La longueur se veut longue et marque le palais et la cavité buccale pour quelques dizaines de caudalies.

Le public dégustateur d’Asie a été conquis par la signature de Pontet-Canet.

Il est indéniable que cette propriété médocaine effectue un travail rigoureux et qualitatif d’année en année. Une valeur à suivre pour le futur.

www.pontet-canet.com/